Sur cette partie du littoral, le goémon était hissé sur les dunes à l'aide de mât de charge équipé d'une roue . Un attelage de chevaux tirait une nacelle le long d'un câble tendu entre la grève et la dune. Cette nacelle arrivait sur la dune à une hauteur suffisante (grâce au mat de charge) pour qu'une charrette puisse se glisser sous la nacelle... Cette dernière était alors ouverte et son chargement se déversait dans la charrette. Plus bas, dans les rochers, le goémonier et sa famille chargeait la nacelle. C'était un travail pénible . Le goémon était ensuite étalé sur les dunes ... Une fois séché, vers la mi juillet, il était brûlé dans des fours à goémons : une simple tranchée creusée dans les dunes, puis "habillée" de pierres plates... Lors de cette opération,les cendres du four étaient brassées avec des "pifouns". Le lendemain du brûlage, ces cendres refroidies formaient des "pains de soude" ensuite acheminés jusque l'usine de traitement.
Jean Quéméneur (Landunvez) nous expliquait : "une fois la soude fabriquée, il fallait la transporter à l’usine de Lampaul-Plouarzel par charrettes. A tour de rôle, avec l’aide de voisins ou de parents, chaque famille formait son convoi.
Départ de Landunvez à quatre heures du matin pour arriver quelques heures plus tard à
destination où il fallait attendre son tour pour la pesée puis décharger. Le retour à vide était peut-
être plus décontracté mais de nos jours, on a du mal à se rendre compte de la réalité de telles
expéditions."
(Voir la maquette de chargement du goémon sur la dune)
C'est un peu comme une chasse au trésor, ou la redécouverte d'une épave oubliée : le plaisir et la satisfaction sont intenses d'avoir fait remonter à la surface un "outil" autour duquel nos Anciens se sont beaucoup affairés.